Laiterie Lamothe & Frère
(1913 - 2008)


Écusson en tissus - Robert Benoît


Photos - Gaston Gravel

Historique

LA LAITERIE LAMOTHE & FRÈRES: UNE PASSION FAMILIALE

La laiterie de la famille Lamothe existe depuis 1913 et depuis sa fondation, cette entreprise ne cesse d'évoluer. Aujourd'hui, la quatrième génération continue avec dynamisme le travail de ses prédécesseurs. Artisanale à ses débuts, elle est devenue une PME moderne et prospère. Entreprise drummondvilloise par excellence, la Laiterie Lamothe est née d'une passion familiale pour les produits laitiers et faire le récit de son évolution, c'est découvrir une petite laiterie régionale aux valeurs traditionnelles, mais toujours à l'affût des nouvelles tendances. Depuis 87 ans que son histoire se dessine et avec le dynamisme des arrière-petits-fils du fondateur Hilaire Lamothe, l'arrivée du troisième millénaire est présage d'un avenir florissant.

En 1913, un cultivateur et son épouse, Hilaire Lamothe et Emma Dumaine, appuyés par leurs quatre fils, Léonidas, Siméon, Aimé et Armand, édifièrent, à la sueur de leur front, une toute petite laiterie artisanale. Située aux abords du quatrième rang de la charmante localité de Grantham, à proximité de Drummondville, elle aura été l'une des premières laiteries de sa région.

Le Québec du début du siècle a été façonné par les agriculteurs. Ainsi, presque tous les habitants de la région drummondvilloise travaillaient la terre et possédaient un cheptel. Toutefois, peu d'entre eux avaient les moyens de se payer un système de pasteurisation, qui leur aurait permis de vendre leur production laitière. Petit à petit, le gouvernement a mis en vigueur des lois, comme la pasteurisation du lait et M. Richard Lamothe raconte que c'est là, que son arrière-grand-père et son grand-père avaient acheté un système de pasteurisation. Les autres cultivateurs qui ne pouvaient pas faire ça, amenaient leur lait pour le faire pasteuriser, chez mon grand-père dit-il.

Avec les années, d'autres exigences, comme l'homogénéisation du lait, apparurent. La famille Lamothe fit alors l'acquisition des machines nécessaires à la réalisation de ces nouvelles opérations et put ainsi augmenter son rendement de façon considérable. Donc, avec l'ère de la pasteurisation et de l'embouteillage mécanisé, une nouvelle laiterie fut érigée en 1934. À cette époque, la Laiterie comptait sept employés.

En 1949, les fils de Léonidas, Marcel et Laurent, prenaient en main l'usine familiale. Ces derniers étaient passés maîtres dans le domaine des produits laitiers. Le changement de direction aura été un point tournant dans l'histoire de cette PME. En effet, l'importante progression de la Laiterie Lamothe a obligé les deux hommes à déménager leurs installations rue Saint-Pierre, à Drummondville. Voilà maintenant 37 ans qu'elle occupe le même édifice, qui abritait autrefois la Crémerie des producteurs.

En 1974, une nouvelle génération, animée d'un sentiment de fierté et d'un désir de continuer le travail entrepris par leurs prédécesseurs, acquit les actions de Laurent. En 1976, elle fit l'acquisition de la Crémerie Drummondville, ce qui augmenta substantiellement sa clientèle. Encore aujourd'hui, les fils de Marcel, Claude, Richard et André, tiennent dans leurs mains la destinée de cette PME familiale.

On peut donc dire qu'aujourd'hui, l'ancienne laiterie artisanale de Hilaire et de Emma est devenue une entreprise moderne qui emploie plus de 80 personnes. Elle se sera adaptée au développement urbain et aux nouvelles situations économiques et sociales. Pour la petite laiterie Lamothe du début du siècle, l'histoire a fait son oeuvre, mais la tradition demeure. Le côté traditionnel de l'entreprise ne l'empêche toutefois pas d'évoluer. Passant du pot à lait en verre au contenant en carton glacé, la laiterie Lamothe innove continuellement. Ces dernières années, elle a mis en marché une bouteille en plastique opaque et recyclable. Ce récipient élimine les nombreux inconvénients des boîtes en carton. En effet, les fuites de liquide sont rares, car il n'y a plus ces joints qui menacent de céder au moindre choc. De plus, le bouchon permet une meilleure conservation du contenu, car la bouteille n'est plus constamment ouverte. Première à sortir ce produit dans le Centre du Québec et des Cantons de l'Est, la Laiterie a vu ses ventes augmenter. Elle reçoit aussi une foule de commentaires positifs de la part de ses clients. Par exemple, les amateurs de camping, de chasse ou de randonnée pédestre apprécient le fait que la bouteille possède un capuchon la rendant hermétique. De plus, la poignée permet d'emporter sa source de calcium quotidienne de façon beaucoup plus agréable.

Évidemment, un tel changement occasionne l'achat de nouvelles machines de même que le réaménagement de l'espace. Si on parle de carton, en entasser 10 000, ça ne prenait pas beaucoup de place, mais pour mettre 10 000 cruches, 10 000 contenants de plastique (on parle de deux litres), ça prend beaucoup d'espace quand ils sont tous formés.

À ses débuts, seuls le lait entier et le beurre étaient disponibles. Les pourcentages de gras n'apparurent que plus tard. Avec les années, le nombre de dérivés du lait a pris de l'ampleur. Aujourd'hui, la gamme de produits est des plus diversifiées : lait, crème, beurre, fromage, crème glacée... Et il ne faut surtout pas oublier le très populaire lait au chocolat. On fabrique aussi les «crémettes» et les petits carrés de beurre que l'on retrouve dans les restaurants.

Un moyen publicitaire, fort amusant et particulier à la Laiterie Lamothe. L'entreprise a décidé de faire connaître son côté traditionnel grâce à sa voiture à lait, qui se promènera dans différents quartiers de la municipalité. Conduite par un cocher et son cheval, la calèche est une réplique exacte de celle utilisée par les laitiers du début du siècle. Elle a d'ailleurs été complètement restaurée par les propriétaires, qui ont à coeur leur histoire. Cette voiture à lait est utilisée depuis environ dix ans dans les rues de Drummondville pour faire la promotion de la Laiterie Lamothe & frères auprès de la population. Elle fait la joie des petits et des grands partout où elle passe.

M. Lamothe est convaincu que cette méthode publicitaire crée des liens solides et directs avec les consommateurs. C'est un bon moyen pour se faire voir dit M. Lamothe. En fait, c'est exactement ce qui se passait il y a plusieurs années. Il y a beaucoup de personnes qui ont vu ça, et ça leur rappelle de beaux souvenirs. Les enfants ont aussi la chance de voir comment ça se passait dans ce temps-là.

Comme cette PME n'est pas à vendre et qu'elle ne tient pas à se faire avaler par les grosses laiteries, elle refuse toutes les offres d'achat. Alors, les géants, comme Natrel et Agropur, tentent de venir gruger une part de son marché et de son territoire. La petite entreprise laitière a donc décidé de défendre son périmètre à sa manière et même de tenter de l'élargir. Sa situation géographique avantageuse lui permet de desservir des villes comme Sherbrooke, Magog, Coaticook, Rock Forest, Victoriaville, Montréal et Québec. La Laiterie a déjà reçu une commande de produits laitiers de Havre-Saint-Pierre! De passage dans la région pour se procurer des denrées alimentaires, les Cayens (nom donné par M. Lamothe aux habitants de Havre-Saint-Pierre) en ont profité pour remplir leur camion de produits laitiers drummondvillois.

L'arrivée du 21e siècle n'effraie pas les gens de la Laiterie Lamothe. Loin de là! Malgré que sa capacité d'expansion soit restreinte, cette entreprise désire continuer sur sa lancée. Toutes les possibilités s'offrent aux arrière-petits-fils de Hilaire Lamothe. La Laiterie prévoit d'ailleurs s'adapter à cette nouvelle technologie de l'information qu'est Internet. Du bout des doigts, la clientèle commerciale pourra alors commander les produits désirés et connaître ses différents services. Les frères Lamothe ne peuvent se permettre de ne pas prendre ce virage technologique, qui est un excellent moyen de promotion.

Comme elle a su le faire avec ses bouteilles en plastique, cette entreprise régionale se conforme aux nouvelles modes, aux nouvelles tendances. «Il faut suivre. Si on ne suit pas, c'est comme si on reculait. Il faut se mettre à la page», confirme M. Richard Lamothe. En vue d'atteindre les objectifs fixés, la petite laiterie drummondvilloise doit continuer de travailler avec ardeur. Voilà ce que la force des traditions et des valeurs familiales donne pour résultat : une entreprise fière de ses racines et prête à innover pour devenir et demeurer la première dans le coeur de sa clientèle.

Source: Résumé d'un texte de Jaime Roussel

 

Photo de l'usine avant demolition


Pinte - Paul Conner
Chopine - Denis Morin


Flute - André Daunais

 


Pinte - Denis Morin
Chopine et demiard - Laurier Fluet

Premier Bouchon 42mm - Robert Benoît
deuxieme Bouchon 42mm - Paul Conner

 

 

Premier Bouchon 34mm - André Chenette
deuxieme Bouchon 34mm - Robert Benoît
 

Premier Bouchon en aluminium - Paul Connor
 
Bouchon de plastique - André Daunais
 
 

 
Premier Bouchon de plastique - Denis Morin
Deuxieme Bouchon en aluminium - Paul Conner
 

 

Premier Calendrier 1944 - Steve Lussier
Deuxieme Calendrier publicitaire 1969 - Paul Conner
Adresse : 950 rue St-Pierre, Drummondville


Calendrier - Économusée de Charlevoix

 


Calendrier 2008 - Éric Boisvert

 

 


Photo carte postale - Paul Conner
Photo de voiture en exposition a  l'Économusée de Charlevoix

 

Sac plastique 4 Litres  - Andre Chenette

 

 

 

   



Enveloppes petits carré de beurre et opercules à godets - Claude Pelletier

 

 
Facture - Paul Conner


Jetons  - Paul Conner


Premier jeton - André Daunais
Autres - Robert Benoît

 


Première enveloppe de beurre - Paul Conner
Deuxième enveloppe de beurre - André Daunais


Premier Cendrier de publicité  - Éric Boisvert

Deuxieme Cendrier de publicité  - Pierre St-Amand

 

Carte de fenêtre - Économusée de Charlevoix
Carte de fenêtre - Paul Conner

Carte de fenêtre - Pierre St-Amand


 
Caisse de bouteilles de lait en Bois  - Éric Boisvert
Caisse plastique de laiterie - Denis Morin

Sac promotionel - Pierre Brouillette

 

Journée sombre pour les employés de la Laiterie Lamothe de Drummondville. Le 20 novembre 2009, après presque 100 ans d'existence, l'usine cesse définitivement toutes ses activités. Cette fermeture entraîne la perte d'une quarantaine d'emplois.

La porte-parole d'Agropur indique qu'un programme de soutien aux employés a été mis sur pied. Pour l'instant, quelques personnes ont réussi à se replacer chez Agropur dans des usines pas très loin de Drummondville. La division du lait biologique de la Laiterie Lamothe sera transférée à l'usine Natrel à Québec.

Révisé 08-08-2019
Valid HTML 4.01 Transitional